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La France forte, c’est maintenant

Cela fait quelques semaines que l’idée d’un billet sur les slogans de campagne des candidats à notre élection présidentielle me démange. Mais ma langue de pub s’est montrée assez feignante face aux dix candidats du 1er tour (et donc à leur dix slogans). Comme ils ne sont plus que deux maintenant, c’est plus facile. Alors ? « La France forte » et « Le changement, c’est maintenant » : passons au crible les slogans de messieurs Sarkozy et Hollande.

Nicolas Sarkozy ; affiche la France forte

La France forte. Avouons-le directement, le slogan de Nicolas Sarkozy est tellement moche qu’il en est même difficile à prononcer. Trop de « r », trop de « f » : les trois mots restent dans la bouche, ça manque de fluidité et de naturel. Sans doute aussi parce qu’il est assez maladroit et peu poétique (vous me direz la politique, ce n’est pas de la poésie. Ce en quoi d’ailleurs, je ne suis pas forcément d’accord) d’enchaîner deux mots se terminant par un « e » muet, surtout quand chacun de ces deux mots ne fait qu’une seule et unique syllabe. Ce qui est amusant, c’est qu’en 1981, Giscard d’Estaing utilisait déjà la formule dans une version plus longue, il est vrai : « Il faut une France forte ». On ne peut pas dire que ça lui ait vraiment porté chance…

François Hollande ; affiche "le changement, c'est maintenant"

On ne peut pas dire que le candidat socialiste ait été beaucoup plus inspiré que son rival au demeurant. « Le changement, c’est maintenant ». Quand on se souvient de certains slogans inspirés de Mitterrand (‘ »La force tranquille »), il est certain qu’on n’est pas tout à fait au même niveau. Le problème du slogan de François Hollande – au delà du fait qu’il utilise des mots-clés hyper bateaux et rabachés dans les campagnes présidentielles – c’est qu’il contient une rime qui n’est pas des plus heureuses et qui tient plus des paroles d’une comédie musicale  que d’une tragédie de Corneille.

Bon, reste à faire un choix maintenant. Côté slogan 1 partout balle au centre ; reste à comparer les programmes et les hommes. Ce n’est pas d’abord pour cela qu’on vote plutôt que pour une campagne de com’ politique ?

Le nouveau maillot blanc des Bleus

Le nouveau « maillot authentique extérieur France 2012/2013 » est blanc. Sacrée info non ? Même si j’aimais bien la marinière à laquelle cette tunique succède, ce n’est pas tellement sa couleur qui m’intéresse, mais le slogan qui l’accompagne. « Ne ressentir que la fierté » peut-on lire sur les grandes affiches placées à l’entrée de certains magasins de sport. Et moi qui croyais qu’un bon slogan n’utilisait jamais une tournure négative !

Affiche maillot équipe de France de football "Ne ressentir que la fierté"

Peut-être qu’au fond, d’ailleurs, ce n’est pas un très bon slogan : il faut avouer que l’utilisation du « ne… que », surtout avec un infinitif, n’est pas très élégante en français. Ça, c’est pour la forme. Mais sur le fond, « Ne ressentir que la fierté » laisse entendre que justement, on pourrait ressentir autre chose. Quelque chose qui pourrait par exemple ressembler à la honte d’une double élimination en phase de poules lors des derniers tournois majeurs auxquels ont participé les Bleus (Euro 2008 et Mondial 2010). Ou comment rappeler précisément ce qu’on aimerait enfin faire oublier. Drôle de parti-pris de la FFF et de son équipementier quand même.

Quand la FFF était poète…

Cette histoire de honte et de fierté m’a remis en mémoire une autre campagne de la Fédération française de football qui a suivi l’élimination de la Coupe du monde 2010. La FFF s’était offert des 4×3 dans le métro pour afficher un drôle de poème niveau CM1 que je me fais une joie de partager de nouveau avec vous. Rimes plates, vers boiteux (de 8 à 11 pieds) : à l’époque, je me suis demandé si Frank Ribéry n’en était pas l’auteur.

Affiche poème football Bleus

Smart : déjouer ma ville

Smart propose de réveiller le concepteur-rédacteur (le job des concepteurs-rédacteurs consiste à trouver les slogans et jeux de mots dont se nourrissent les campagnes de publicité) qui sommeille en vous. L’opération s’appelle Déjouer ma ville et, si je ne suis justement pas fan de cet intitulé (ça veut dire quoi déjouer une ville ?), j’aime beaucoup le concept. C’est très simple : il s’agit de créer une affiche avec un jeu de mots de 150 signes maximum sur le thème fédérateur du stationnement urbain et lié à un nom de ville ou de rue. Ville et/ou rue où seront déployées les 10 meilleures affiches proposées par les internautes. J’ai joué, ça m’a amusé et je partage avec vous deux affiches sur lesquelles j’ai planché.

Smart déjouer ma ville

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