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Fnac : un agitateur culturel doit-il être un cancre en orthographe ?

Ça craint de faire des fautes d’orthographe quand on vend des bouquins non ? Moi, en tout cas, si j’étais libraire, je réviserais les règles d’accord du participe passé. Tout ça pour dire que la Fnac vient de lancer un nouveau webzine. L’objet est sympathique, dynamique, plutôt bien fait, même si je reste sur ma faim en termes de richesse de contenus. Et surtout, il y a cette horreur qui fait mal aux yeux en plein milieu de l’écran : « Si l’Adhezif vous a plus, n’oubliez pas de le partager, etc. » Personnellement, je refuse de cliquer sur ce genre d’accroche. Ça risquerait de salir mon ordinateur.

FNAC Adhezif

« 2main le boss c U » : les patrons de demain seront-ils analphabètes ?

C’est en tout cas la question que ne manquent pas de poser – sans doute involontairement – les affiches et bannières de la campagne « 100 jours pour changer ». Un groupe de jeunes (je devrais dire de « djeuns ») en arrière-plan et cette accroche en langage SMS « 2main le boss c U ». Pas sûr d’ailleurs que tout le monde la comprenne, ni même que les fameux jeunes s’y retrouvent, tant ces quelques « mots » sont peu naturels et caricaturaux. Tiens, si tu as moins de 25 ans et que tu passes par là, j’aimerais bien ton avis sur cette accroche. C’est le genre de SMS que tu envoies à tes amis (pardon je veux dire à tes pains-co) ?

2main le boss c U affiche 100 jours pour changer

On en oublierait presque l’objet de la campagne qui je dois bien l’avouer me laisse lui aussi très circonspect. Il s’agit d’envoyer-sa-photo-si-l’on-souhaite-devenir-entrepreneur-demain. Hum. Et cette photo fera potentiellement l’objet d’une campagne d’affichage en 4×3 dans le métro parisien (j’imagine que ce sera sous forme de mosaïque et non pas d’immenses portraits staliniens). Et ça simplement parce qu’on est jeune et qu’on a « envie » de monter une boîte ? « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » écrivait Rimbaud. S’il faisait encore des vers aujourd’hui, il dirait plutôt « On n’est pas sérieux quand on est un publicitaire qui fait semblant d’avoir 17 ans« .

Dire ou ne pas dire ? L’Académie française a la réponse

J’ai entendu ce matin sur France Info une interview du philosophe Michel Serres présentant un site publié par l’Académie française. Direnepasdire.org (c’est son nom) entend recenser les dérives, écueils et autres barbarismes qui circulent dans la langue courante et notamment dans le jargon médiatico-marketing, les analyser et surtout conseiller l’emploi de mots ou d’expressions plus corrects et moins vains.

Direnepasdire.org s’attaque évidemment aux anglicismes, qu’ils soient explicites (best of, dress code, etc.) ou qu’ils avancent masqués (impacter sur, capitaliser sur). Mais ce n’est pas forcément la partie la plus intéressante du site. Même si certaines dérives méritent d’être notées, ne serait-ce que pour rappeler qu’elles ne sont pas la règle et que « basé sur », par exemple, n’est pas français, j’ai trouvé le propos parfois trop défensif. Personnellement en tout cas, je crois très peu à l’emploi de florilège en lieu et place de best of. Sauf peut-être pour compiler les plus grands succès d’André Rieu.

Au jour d’aujourd’hui et au niveau de

J’ai préféré la rubrique « Emplois fautifs » dans laquelle vous retrouverez toutes ces expressions horripilantes qui polluent notre quotidien : d' »au jour d’aujourd’hui » à « au niveau de ». Ou encore la rubrique « Bonheurs et surprises » qui propose entre autres merveilles une notice toute simple sur le mot « oui », dont le constat est le suivant : on ne dit plus « oui », terme auquel on préfère les excessifs « tout à fait », « absolument », « exactement » ou « parfaitement ». Qui n’apportent rien quant au sens et qui n’ont d’autre finalité que de faire plus sérieux…

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