Les femmes gagnent moins que les hommes. Leurs perspectives de carrière sont plus limitées, parce qu’on attend d’elles qu’elles assument les aléas, imprévus et autres contingences de la vie familiale et domestique. Double peine pour les mères de famille : non seulement ce sont elles qui doivent prendre un RTT quand le petit est malade, mais en plus on leur tiendra rigueur de ces absences lorsqu’il s’agira d’attribuer une promotion ou une augmentation. Voilà le sujet (dont personne n’aura j’espère le culot de nier la pertinence) de la campagne de communication orchestrée par le Laboratoire de l’égalité, une officine publique dont j’ignorais jusqu’alors l’existence. Décodage de l’affiche ci-dessous.
C’est une approche de plus en plus courante que de pratiquer le micro-storytelling sur ce type d’affiche. Je dis bien micro story-telling car à l’échelle d’une affiche avec 3 lignes de texte, l’histoire que l’on raconte ne peut guère être développée. Donc sur notre affiche, on retrouve les éléments basiques de la narration : une héroïne (nommée seulement « maman » et montrée tenant sa petite fille dans les bras), un temps (mercredi 15h, étant sous-entendu que ce jour-là, les enfants n’ont justement pas école), un élément « dramatique » (« Papa travaille. Maman est en RTT »). Et son jour de RTT, maman en « profite » à fond puisque plutôt que de prendre du temps pour elle, elle gère quatre mômes. Sur l’affiche d’ailleurs, leur différence d’âge ne me semble pas suffisante pour qu’ils soient tous ses rejetons, mais bon si elle garde des enfants au black le mercredi après-midi pour compléter son petit salaire, c’est son problème (sic).
Qui a parlé d’égalité ?
Une micro-trame présentée de façon simple, sur laquelle chacun est susceptible de se projeter ; d’autant que les personnages ne sont pas nommés, sans doute à dessein « pour que chacun puisse s’y reconnaître » et pour préparer la morale de cette fable : « Qui a parlé d’égalité ? » Les mécanismes les plus efficaces de la communication sont aussi toujours les plus simples.