CATÉGORIET-shirt & goodies

Oasis : ici c’est poiris !

Les pubs Oasis ne font pas dans la finesse, mais généralement elles sont plutôt drôles. Surtout que ma langue de pub raffole de gros jeux de mots qui tachent… A priori vous n’avez pas pu rater la récente campagne de la marque de boissons fruitées dont les affiches sont régionalisées (enfin dans les grandes masses, car il n’y a qu’un quinzaine d’affiches différentes) et construites sur le détournement fruité (je ne sais pas comment mieux exprimer l’idée) d’un bon cliché local. Genre « Ici, c’est Poiris » et son jumeau némesis « Fier d’être mûrseillais », « Sous les pépins, la plage » ou mon chouchou sur les Bretons « Ils ont des noyaux ronds ». Il est aussi possible d’acheter le T-shirt de sa région, mais attention le graphisme et les vannes ne sont a priori pas tout à fait ceux des affiches.

Affiche Oasis sous les pépins la plage

Affiche Oasis ici, c'est poiris

Affiche Oasis ils ont des noyaux ronds

Yes we fish !

Pour Noël, j’ai acheté à mon père une canne à pêche (chut !) sur un site Internet au nom très inspiré : pêcheur.com. Sur pecheur.com, on trouve tout ce dont un titilleur de goujon, de carpe ou de requin peut rêver, mais aussi des goodies assez improbables, déclinés sur le modèle de l’affiche et de la formule célèbres d’Obama cuvée 2008. Yes we fish !

Pecheur.com : Yes we fish

Comptoir des cotonniers : l’affaire est dans le sac

L’histoire du commerce – de l’Antiquité jusqu’aux cours de marketing des écoles de commerce – peut se résumer en une seule question : que faire pour que mes clients potentiels choisissent mes produits plutôt que ceux de mes concurrents, sans en améliorer la qualité, ni en baisser le prix ?

Réponse n°1 : proclamer partout à qui veut bien l’entendre que mon produit est le meilleur (c’est l’approche publicitaire) et éventuellement dénigrer subtilement ceux de mes concurrents.
Réponse n°2 : réussir à ce que des tiers, journalistes ou consommateurs, proclament eux aussi que mon produit est le meilleur (c’est l’approche RP).
Réponse n°3 : mettre en scène la pénurie de mes produits (s’il n’y en a plus, c’est que tout le monde s’est jeté dessus et que donc mon produit est génial).
Tout cela vous paraît théorique ? Je vous avoue que je vous comprends : j’étais comme vous jusqu’à ce que je tombe sur la vitrine d’une boutique Comptoirs des cotonniers, qui apporte la démonstration flagrante qu’en activant ces 3 leviers, on peut vendre n’importe quoi. Même un sac quelconque. La preuve en image ci-dessous :

Sac Comptoir des cotonniers par Charlotte Lebon "Moi, j'aime pas les sacs"

Ce sac Comptoir des cotonniers concentre :

  • Le point 1 (« j’aime pas les sacs sauf celui-là« ) : euphémisme élégant qui confine à la publicité comparative. Ceci dit, le propos est tellement général… Quoi qu’il en soit, l’implicite est là : ce sac est le meilleur sac du monde, d’ailleurs ce n’est même pas un vulgaire sac, c’est bien plus que ça. C’est autre chose de bien plus plus précieux : on ne dit pas quoi, mais peu importe. Sur cette technique publicitaire, je renvoie à mon billet sur les volailles de Challans et les casseroles Sitram.
  • Le point 2 (« j’aime pas les sacs sauf celui-là ») : coup de maître ! Celui, ou plutôt celle, qui fait la pub du sac Comptoir des cotonniers, c’est la cliente elle-même. Technique « autopublicitaire » teintée d’un narcissisme hipster très influencé par Facebook (je me définis non plus parce que je suis, mais par ce que j’aime et ce que j’aime pas)
  • Et le point 3 alors ? J’ai besoin maintenant de partager avec vous une autre photo, celle d’une petite affichette délicieusement encadrée sous plexiglas dans le coin gauche de la vitrine. Vous y croyez vous  à cette histoire de sac en rupture de stock qu’on affiche en pleine vitrine ? D’ailleurs, on en aurait presque oublié la question fondamentale : vous le trouvez joli finalement ce sac ?

Sac_Comptoir des cotonniers, rupture de stock

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