S’il y a un alcool emblématique du marketing de la mémoire, c’est bien le whisky (je pense au dandy marcheur très XIXe siècle de Johnnie Walker ou encore à l’univers highlander de Clan Campbell). Acheter une bouteille de pur malt, c’est donc s’offrir un peu d’histoire, quelques gouttes de tradition… des valeurs qui séduisent sans doute les amateurs les plus âgés ; mais beaucoup moins les plus jeunes. D’où un vrai marché à occuper pour celui qui parviendra à (re)donner aux moins de 30 ans le goût du whisky (sans coca).
Un challenge relevé par la marque Monkey shoulder, dont le nom seul (épaule de singe) est déjà une profession de foi. Un petit nom rigolo et second degré, qu’il suffit de le comparer aux standards du marché, beaucoup plus statutaires et sérieux. Monkey shouder, ça aurait pu être le nom d’un smoothie. D’ailleurs, l’un des slogans de la marque détourne justement les codes sur lesquels tournent le discours de ses concurrents : « Not the original whisky. More original than that » (« Pas le whisky original. Beaucoup plus original que ça »).
Par rapport au nom lui-même de la marque, et sans être anglophone natif, je me suis d’emblée posé une question sur la proximité avec l’expression « To have a monkey on one’s back » qui signifie de façon argotique « Etre accro à ». Est-ce délibéré de jouer ainsi avec le politiquement correct ? L’allusion sera-t-elle transparente pour un Anglais ou un Américain, ou bien est-ce ma langue de pub qui l’esprit mal placé ?