Trêve de bûches, huîtres et autre foie gras… les fêtes sont terminées et avec elles le raffinement et la délicatesse. 2012 est là et qu’on se le dise, la nouvelle année sera difficile : crise oblige, on devrait y déguster bien plus de burgers-frites que de tournedos Rossini. A condition d’apprendre très vite quelques bribes de mauvais anglais.
La responsabilité du poulet pané dans la crise de la dette souveraine étant très limitée, KFC n’a pas grand chose à voir avec le chaos que traverse la zone euro. Mais si les financiers peuvent dormir sur leurs deux oreilles, les grammairiens eux ont de quoi s’inquiéter, car au pays de l’anglicisme, la franchise 100% poulet frit est reine. Qu’est-ce donc que ce Dips’ bucket dont la silhouette totémique entourée d’adorateurs aux noms eux-mêmes très anglo-saxons (Pepper, Mustard) a envahi les couloirs du métro ?
Pour manger du gras, apprenez l’anglais
Pour qui connaît un peu le KFC, il est vrai que le terme bucket est presque devenu un nom commun pour désigner la corbeille en carton remplie d’une vingtaine de pièces de volaille. Quant au dips, la fameuse marque de chips Pringles en proposait il y a quelques années : des bocaux de sauce dans lesquels tremper lesdits chips. Aucune trace des dips sur le site de Pringles : j’en déduis que le produit a du faire un four et être retiré depuis du marché. L’usage du dip est donc attesté dès 2007 au moins : voilà pour mes travaux d’archéologue de la publicité. Et comme langue de pub se veut non seulement érudit, mais aussi force de proposition, j’ai réfléchi à une manière de vendre des Dips bucket à un public non anglophone. Que diriez-vous du « Seau à trempette » KFC ou encore, pour reprendre un mot qu’utilisait ma mamie quand elle nous faisait des oeufs à la coque, de la « Corbeille à mouillette » KFC ? Sûr que ma grand-mère s’y retrouverait un peu mieux comme ça…